1967-69  


1967. Lévesque suggère au parti libéral... l'auto-détermination du Québec. L'idée est rejetée du revers de la main par la majorité des membres libéraux. Il y a tout de même une large portion des membres derrière lui. Le parti est déchiré. Lesage, bien-sûr, est en désaccord avec la suggestion. Alors, coup de théâtre, le ministre René Lévesque remet sa démission.
Quelques mois plus tard, avec d'autres anciens ministres libéraux ayant claqué la porte au PLQ, il fonde le Mouvement Souveraineté-Association (MSA), et publie le manifeste-choc Option Québec. À l'époque, il existe déjà un petit parti politique indépendantiste sérieux (et plusieurs autres moins sérieux; récolletant peu de votes), le Rassemblement pour l'Indépendance Nationale (RIN), dirigé par Pierre Bourgeault. Grâce en bonne partie au maire mégalomane Jean Drapeau, l'exposition mondiale est à Montréal, en cette même année. De plus, de la France, le Général de Gaulle vient rendre visite à Montréal (en 1967, le centenaire du début de la confédération canadienne). Au balcon de l'hôtel de ville, il déclare: "Voilà ce que je suis venu vous dire ce soir... en ajoutant que j'emporte de cette réunion inouïe de Montréal... un souvenir inoubliable! La France entière sait, voit, entends ce que qui ce passe ici... et, je puis vous dire qu'elle en vaudra mieux! Vive Montréal, vive le Québec... Vive le Québec LIBRE!!!". Inutile de dire que cela a cause tout un émoi à la grandeur du Québec et au Canada.



   
Et finalement, en 67, le Premier Ministre canadien Lester B. Pearson recrute les "Trois Colombes": trois québécois francophones franchement fédéralistes. L'un d'eux est l'intellectuel Pierre Eliott Trudeau. Pierre Trudeau sera plus tard l'un des tenants principaux du NON et de la lutte contre les "séparastistes" et leur nationalisme "tribal". Avant, le gouvernement fédéral n'avait pratiquement pas de francophones en ses rangs. Ça allait changer. Les Trois Colombes allaient, pour mieux contrer le "séparatisme", apporter les francophones à Ottawa et instaurer ce qu'on appela le "French Power".




 

   


 
  Le MSA, le RIN et d'autres petits groupuscules se fusionnent pour former le Parti Québécois (PQ), une association politique de vocation sociale-démocrate. René Lévesque en est élu chef. À Ottawa, Pierre Elliott Trudeau est élu premier ministre du Canada. C'est le début de la "Trudeaumanie" (Trudeau possédait un charme fou, et une arrogance égale; il savait agilement manipuler les foules). Son rêve: faire du Canada, à l'époque un pays de tradition fortement britannique, un pays "biculturel", "multiculturel", au nationalisme civique, séparé de ses liens britanniques, où "Canadiens-Français" et Canadiens-Anglais pourraient vivre dans leur langue à travers le Canada (dans le but ultime d'anéantir toute passion souverainiste à jamais).  
     
     

 

 

 

 

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